Parc national suisse

Se couper du monde

Cet été, j’ai eu la chance de pouvoir me balader dans un cadre magnifique, celui du parc national suisse. Celui-ci se trouve dans le canton des Grisons dans la région de l’Engadine.

En prélude de ces quelques jours en pleine nature, j’ai visité le centre du parc national à Zernez. Cela m’a permis de me mettre à jour au niveau des états des sentier pédestres. L’exposition permanente et temporaire étaient très intéressants. On peut y découvrir comment vit une marmotte en hiver ou les différentes légendes issues de ces montagnes.

Je pars ensuite pour une marche de 3 heures de Zernez à la chamanna Cluozza au cœur du parc national. Je commence par grimper et déjà je sens le poids du matos emporté avec moi. Mais en même temps si l’on veut faire quelques belles photos, il faut savoir souffrir.

Durant cette première journée, les paysages étaient magnifiques et je me plongeais dans le calme que ce lieu imposait. En pénétrant dans la vallée de Cluozza, je me coupais du monde extérieur pour n’y revenir que 2 jours plus tard.

Peu d’animaux ce premier jour, ou alors de très loin, mais je profite de chaque pas. J’arrive à la cabane en début d’après-midi et suis immédiatement séduit par ce chalet en bois au cœur de la foret. L’ambiance du lieu était chaleureuse et j’y ai fait de belles rencontres.

Je finis mon après midi à observer sans rien voir, puis vient l’heure du souper. on m’attribue une table, je ne connais personne, je suis le seul à parler français. Mais c’est hors de cette zone de confort que l’on se trouve. Au final une belle soirée qui se termine sur la terrasse à observer les chamois galopant dans la neige ou à chercher les cerfs sur les parois en face de la cabane.

2e jour, j’explore cette vallée de Cluozza, je longe la rivière qui en marque le fond. après m’être fait dépassé par les personnes voulant gravir le col du bout de la vallée au plus vite, je me retrouve seul en pleine nature. Je me pose au bord du sentier, j’observe, je me laisse imprégner par ce monde qui m’entoure. Quel calme, quelle beauté.

Rencontres

Je reviens au chalet en fin de journée et avec les personnes présentes, on échanges nos observations, pas toujours facile de se faire comprendre lorsqu’on n’est pas de langue maternelle allemande.

Mais on découvre un troupeau de chamois en train de paître, une biche et son petit puis l’orage menace. Petit à petit les personnes rentrent dans la cabane pour se mettre à l’abri. D’un coup aux premières goutes apparaît dans le ciel en face de nous, un oiseau. A ce moment nous ne sommes plus que 2 personnes, moi et un jeune garçon à qui j’avais preté mes jumelles pendant que je mettais mon appareil photo à l’abri. Cet oiseau avait un vol fluide et majestueux, c’est le seigneur de ces montagnes, le magnifique gypaète barbu qui nous a gratifié de quelques tourbillons afin de grimper sans un seul battement d’aile.

Ce fut un instant magique. J’ai regretté d’avoir rangé mon appareil pendant quelques instants, mais au final cela reste un magnifique souvenir qui n’a pas besoin d’image.

Retour

Dernier jour, je pars tôt afin de grimper sur l’alpage surplombant la cabane, il est prévu 2h de montée pour arriver à plus de 2500 m d’altitude.

Dans la montée, je croise un chamois qui siffle à mon passage et arrivé à l’alpage, je suis accueilli par un concert de marmottes. Malgré cela, je constate que les animaux ne sont pas farouches. Nous humains devons rester sur les sentiers, du coup il ne ressentent aucun danger pouvant venir de nous.

J’ai ainsi pu voir, cerf, chamois et bouquetin, en plus des marmottes. La difficulté photographique était de stabiliser l’appareil photo alors que les pulsations cardiaques étaient élevées. Dans ma tête, je me disais faire du biathlon.

Arrivé au sommet, je prend le temps d’observer tous ces animaux qui m’entourent. L’instant était magique encore une fois. J’arrive seul au sommet, seul entouré de  quelques chamois, cerf ou bouquetins. C’est magnifique ! Après quelques minutes, quelques familles rencontrés le soir d’avant à la cabane arrivent également au sommet. Nous partageons à nouveau un bel instant entouré de cette nature merveilleuse.

Vient ensuite la descente finale, elle était très longue, mais les paysages étaient magnifiques. On passe de l’alpage herbeuse à la forêt pour arriver proche d’un torrent de fond de vallée. Petit à petit on retourne à la civilisation par nos oreilles qui entendent les premières voitures depuis le début de cette expérience.

Avant de quitter le parc, je trouve une plaine herbeuse entourée de sapins, un paysage digne des Franches-Montagnes. Je n’y arrête un long moment, profite d’un dernier repas au cœur du Parc National. Il ne reste que 20 minutes de marche pour rejoindre l’abri bus et revenir de manière motorisée à mon point de départ.

J’écoute une dernière fois le chant des oiseaux, je prends une dernière respiration, je regarde une ultime fois en arrière avant de sortir de ce lieu magique.

Conclusion

J’ai adoré ce parc. Je ne rêve que d’y retourner.

Cette coupure fut en premier lieu difficile, mais en peu de temps je ne suis senti faire partie de cette nature. Je me sentais vivre autrement l’espace de ces quelques jours.  Le retour à la civilisation après cette coupure a été brutale, comme un flot émotionnel qui prend à la gorge. Il m’a fallu près d’un jour pour laisser sortir tout ce qui me traversait l’esprit et je termine petit à petit de digérer cette expérience formidable.

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